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cinemat

14 août 2009

Ils se détestent, ils s'aiment

L'abominable vérité - The Ugly truth, Robert Luketic Avec Katherine Heigl, Gerard Butler, Bree Turner, Eric Winter Sortie le 26 Aout 2009 19130855_w434_h_q80 Pour nous faire croire que personne ne voudrait être le petit ami de Katherine Heigl, il faut être sacrément doué et avoir de terribles arguments. C’est pourtant le point de départ du dernier film de Robert Luketic, un habitué des comédies romantiques. Dans L’abominable vérité, Katherine joue une productrice de télévision à la recherche de l’homme qui sera capable de répondre à ses attentes qu’elle a d’ailleurs listées scrupuleusement. Pour redonner du dynamisme à son show, elle doit engager un nouveau chroniqueur, spécialiste un peu rustre des relations homme/femme. Pas la peine d’en dévoiler d’avantage pour commencer à deviner la suite des évènements. Car L’Abominable vérité suit la voie toute tracée des comédies romantiques hollywoodiennes. Pour schématiser un peu, on dira qu’ils se détestent au début, ils apprennent à se connaître, découvrent leurs fêlures avant de tomber amoureux avant que le générique ne tombe. On connaît la recette alors il faut chercher son plaisir ailleurs. Malheureusement, on ne le trouvera pas dans la description du monde de la télévision, qui se résume ici à un tas de stéréotypes ultra vu et revu (les présentateurs nombrilistes, les producteurs speedé et stressé à mort, les assistantes/esclaves). Il ne faudra pas non plus chercher du côté des seconds rôles quasi inexistants si ce n’est la petite amourette de Katherine pour son voisin beau gosse sans caractère dont on sait direct qu’il ne fera pas le poids face au bon bougre de Gerard Butler. Car le petit plaisir qu’on trouvera, ce sera du côté du couple Heigl/Butler. On retrouve avec bonheur la fraicheur d’Izzy Stevens et on se marre pas mal devant la montagne de machisme forcé de l’ancien spartiate de 300, aussi convaincant lorsqu’il s’agit de faire naître l’émotion. Grâce à ces deux-là, le film se regarde sans déplaisir, mais on l’oublie au final assez vite. Mais c’est loin d’être un abominable film.
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12 août 2009

Retour préhistorique de la nouvelle comédie US

L'an 01, des débuts difficiles, Harold Ramis Avec Jack Black, Michael Cera, Oliver Platt, Christopher Mintz-Plasse, Hank Azaria, Paul Rudd Sortie le 12 Aout 2009 19117663_w434_h_q80 Depuis que Judd Apatow pose sa griffe sur presque tous ce qui se fait en terme de comédie américaine, on se marre beaucoup dans les salles. Il fallait bien que le souffle retombe, un petit peu au moins. Et bien c’est tombé sur Harold Ramis qui depuis le sommet Un jour sans fin, n’en finit plus de retomber lui aussi. Pourtant le pitch paraît prometteur. Deux marginaux d’un clan sont chassés pour avoir gouté au fruit défendu. La découverte du monde extérieur à leur village les mènera chez Abel et Cain, mais aussi à Sodome, la ville de tous les pêchés. Et le début du film ne laisse présager que du bon. Les vannes fusent, Jack Black en chasseur catastrophique et Michael Cera en cueilleur précieux font des étincelles. Le problème c’est qu’après l’épisode Abel/Cain, qui vaut son petit pesant de cacahouète, ou Paul Rudd prouve encore tout son sens comique, le film s’embourbe un chouia. L’aventure se fait plus lourde, tout comme les blagues qui font un peu déjà-vu. Alors dans ce portnawak historique on commence gentiment à s’ennuyer, à chercher les moments ou décrocher un petit sourire. Mais le plus significatif dans cette nouvelle comédie griffé Apatow, on ne reconnaît plus du tout la patte du maître. L’amitié qui semblait si authentique dans ces productions antérieures fait ici bien artificielle. Devenu Nabab à Hollywood, Apatow se mettrait-il lui aussi à produire tout et n’importe quoi au détriment de la qualité ? A suivre.
6 août 2009

Rian Johnson : un cinéaste à suivre de près

Une arnaque presque parfaite, Rian Johnson

Avec Adrien Brody, Rachel Weisz, Mark Ruffalo, Rinko Kikuchi, Robbi Coltrane

Sortie le 5 aout 2009

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Rian Johnson s’était fait remarqué avec son premier film Brick, relecture pertinente du film noir des années 50 dans le milieu adolescent d’aujourd’hui. Une arnaque presque parfaite, son deuxième long-métrage est lui aussi un pur film de genre, celui des films d’arnaques.

Deux frères orphelins, Stephen et Bloom se sont perfectionnés dans l'art de l'arnaque. Bloom fait l'acteur, Stephen le metteur en scène/scénariste. Mais Bloom veut sortir de ce monde de fiction pour retrouver un peu de réel. Après un dernier coup, le coup parfait évidemment qui a pour cible une richarde du New Jersey, il s'arrêtera.

La première chose qui frappe dans l’univers de Rian Johnson c’est le vent de folie dont sont teintés toutes ces histoires. On le retrouve ici, parmi tout un échantillon de scènes très drôles, des purs plaisirs de jeux, de mise en scène. Et le plaisir, on le sent chez les comédiens, ravis de jouer, qu’il faut entendre ici au premier degré. Johnson joue avec son film, son style, le cinéma est un terrain de jeux qu’il maîtrise parfaitement malgré sa courte expérience. Aussi à l’aise dans la comédie (l’excentricité de Rachel Weisz est un pur régal, même si je ne suis sans doute pas le plus objectif pour parter de cette actrice que j’adore), les scènes plus intimes(l’histoire d’amour Brody/Weisz ou lors du final beau à en pleurer), le rythme ne faiblit jamais si bien qu’on ne s’ennui pas une seconde.

Mais Une arnaque presque parfaite (au titre plus qu’imparfait, cela dit en passant), c’est avant tout une histoire d’arnaqueur et ce qu’il y a de passionnant dans les bons films du genre, c’est que ce sont les parfaites métaphores du cinéma. Ca, Johnson l’a bien compris, et il l’exploite à fond. Adrien Brody est autant un arnaqueur en pleine crise, qu’un acteur en pleine crise. Il ne supporte plus de vivre dans la fiction que lui invente son frère. Le film soulève donc certaines questions pas inintéressantes sur le média qu’il investit, ce qui ne fait jamais de mal.

 

28 juillet 2009

Soderbergh et sa pute

Girlfriend Expérience, Steven Soderbergh Avec Sacha Grey, Chris Santos, Philip Eytan, Peter Zizzo Sortie le 8 juillet 2009 19129895 Steven Soderbergh est un cinéaste atypique, capable d’enchaîner les gros blockbusters avec Clonney et toute sa petite bande, un diptyque Cannois sur le Che et les films les plus indépendants du moment, complètement à part de la distribution cinématographique habituelle (Bubble était sorti en même temps en salle, en vidéo à la demande et en DVD). Pour Girlfriend experience, il a choisi une starlette du cinéma porno pour jouer une escort girl de New York. Ses riches clients n’ont qu’un seul sujet de discussion, la crise économique. Mais la crise de cette petite amie de substitution est ailleurs, dans le couple qu’elle forme avec un Chris. Par petites bribes d’images, on suit Chelsea dans ses rendez-vous. Soderbergh ne capte que quelques petites phrases qui ne font pas avancer le récit plus que ça. d’ailleurs y a-t-il un récit dans Girlfriend expérience, une intrigue à laquelle se raccrocher ? Pas vraiment. Le cinéaste nous peint un instant de l’Amérique. Une Amérique qui semble au bord de l’explosion, au bord de disparaître. C’est sans doute pour ça que l’image du film est si sombre, les acteurs sont souvent seulement l’ombre d’eux-mêmes, des silhouettes cachées derrière des meubles. Et puis, comme à son habitude, Soderbergh déconstruit son film, se mêle passé, présent, futur sans qu’on sache très bien on se situer et tout ça ne fait que renforcer la thématique du métrage. Dans ces images silencieuses, aux couleurs feutrées se distille une mélancolie angoissante que terminera d’instaurer la dernière scène du film avant que celui-ci ne s’achève soudainement. Mais au-delà d’être un film sur la crise économique, c’est aussi un film sur un artiste en crise, le cinéaste lui-même. Difficile en effet de ne pas faire le lien entre Chelsea, pute de luxe et Steven Soderbergh (ce n’est pas innocent si le premier dialogue du film tourne autour du cinéma), qui se vend au plus offrant d’Hollywood pour avoir la liberté nécessaire de mener ses sujets sans doute plus personnel. Ainsi Girlfriend expérience peut aussi se prendre comme un film lucide sur la place que Soderbergh occupe au sein de l’industrie du film. La liberté à Hollywood s’achète le prix fort, peut-être celui de la dignité ?
21 juillet 2009

Appel d'urgence

L'attaque du métro 123, Tony Scott Avec Denzel Washington, John Travolta, Luis Guzman, James Gandolfini, John Turturro Sortie le 29 juillet 2009 19130122 Dans la famille Scott je demande le petit frère, Tony, qui, à l’inverse de son frère Ridley l’éclectique, s’est fait une spécialité des films d’actions avec plus ou moins de réussite (True Romance, Spy Game pour les + ; Le fan, ou le récent Déjà-vu pour les -). Dans L’attaque du métro 123, quel titre pas terrible au passage, John Travolta interprète un grand méchant qui prend en otage tout une rame de métro. Denzel Washington qui s’occupe de la régulation va jouer malgré lui les négociateurs. Petit exercice de mise en scène. Comment mettre en image un scénario qui se déroule principalement autour d’une conversation au talkie-walkie sans que cela devienne vite pénible ? Joel Schumacher dans Phone Game avait déjà dû relever le même genre de défi. La réponse de Tony Scott se résume en deux thèses plus ou moins pertinente. Première idée, il faut filmer les scènes de dialogue comme des scènes d’actions, a renfort de grand mouvements de caméra. Ça bouge, donc on risque pas de s’ennuyer. Ouais, pas vraiment le plus intéressant. À part variée un peu le traditionnel champ contrechamp, ça n’apporte pas grand-chose. Ça tourne un peu dans le vide quoi ! Par contre, le style tout en longue focale, isolant les personnages du reste du décor fonctionne plutôt bien quand il faut illustrer la seconde idée de mise en scène de Scott : faire tourner le coup de fil en duel psychologique. Et c’est cet aspect du film qui fonctionne le mieux. Car le scénario pour étoffer un peu ce coup de fil géant, creuse la psychologie des personnages le mieux possible pour leur donner le plus de chair. Dans cet exercice l’avantage revient à Denzel Washington, très convaincant dans son rôle d’employés modèle mais englué dans une histoire de pot-de-vin embarrassante pour sa carrière. Travolta quant à lui n’a qu’une ligne toute tracée à suivre, celle du grand méchant. Il n’apporte pas plus, il fait son job, ni plus ni moins. Au final, L’attaque du métro 123 aura quand même bien du mal à passionner les foules, même les plus fervents fans de films d’actions ou de Denzel Washington. Après avoir connu son sommet dans les années 90, Tony Scott ne serait-il pas en train de s’essouffler ?
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16 juillet 2009

Encore un grand film de Michael Mann

Public Enemies, Michael Mann Avec Johnny Depp, Christian Bale, Marion Cotillard, Channing Tatum, Billy Crudup, Giovanni Ribisi, Stephen Dorff Sortie le 8 juillet 2009 19069629_w434_h_q80 Encore un grand film de Mann, qui depuis Heat ne fait que des très grand film. Et pourtant, son style ne cesse d'évoluer, de s’affiner si bien qu’on ne le retrouve jamais ou on l’attendait. Après deux thrillers (Collateral, Miami Vice) très ancrés dans le monde contemporain, technologique, Mann fait marche arrière toute pour revenir au vieux film de gangster des années 30, avec reconstruction historique qui va bien (on connaît le sens du détail du réalisateur). Si le film suit une trame classique, suivant les pas de Dillinger, Mann nous livre tout de même un film ultra-moderne qui dépasse le cadre de son sujet. Tout le film joue sur un double registre, sur des oppositions qui donnent toute la richesse au métrage. Au classicisme du héros, gangster à l'ancienne, respectueux d'un certaine éthique et d'un code de valeur vient s'opposer le modernisme des techniques des forces de police, sur le point de former le FBI. On a l’impression d’avoir à faire à un western mais dans les années 30. Le western classique s’intéressait à la naissance de la loi, Public Enemies s’intéresse à l’évolution de cette loi. Le monde bouge autour de Dillinger, le crime et la police évoluent, mais lui reste fidèle à lui-même, harnaché à ses idéaux, comme il tentait de rester accrocher, dans la première séquence formidable, au bras de son mentor mortellement blessé et qu'il traîne le long de route. Si le film peut paraître froid, par son choix risqué mais terriblement réussi d’image, il n’en laisse pas moins passer une multitude de grands moments d’émotions. Et pourtant, le visage de Johnny Depp reste impassible, sobre, mais tous passe dans le regard, capable de faire ressentir la violence autant que l’amour du personnage pour Billie Frechette (Marion Cotillard). Et du coté de la loi, Dillinger trouve son double parfait en la personne de Purvis, bloqué entre son envie absolue d'arrêter Dillinger et des méthodes rugueuses du nouveau bureau qu'ils n'approuvent pas. Le film, s’il se résumait à cela serait déjà une belle réussite, Michael Mann sachant au mieux filmer ses personnages, allant les scruter au plus près, à la manière d’un naturaliste, par d’innombrables gros plans, tous assez magnifiques avant de laisser éclater une image qui devient presque abstraite lors des scènes de fusillades comme celle dans les bois, de nuit. Mais il y a encore quelques autres scènes marquantes dans le film, ces évasions silencieuses, presque au ralenti. Le film enchaîne donc sur près de 2h20 sans aucune fausse note avant de finir en apothéose dans une magnifique scène ou il place littéralement son héros dans un cinéma. Mais le film va plus loin. A travers cette période charnière, Mann nous parle de son pays, aujourd’hui, qui bascule dans le sécuritaire, dans la recherche du résultat quelqu'en soit les méthodes. Il peint le portrait d'une nation malade, incapable de reconnaître son ennemi, alors même qu’il se verrait comme un nez au milieu du visage. Un peu comme il serait impossible de voir en Michael Mann, le signe d’un grand cinéaste contemporain.
25 juin 2009

Les comédies romantiques réussies en France se compte sur les doigts d'une main

Jusqu'à toi, de Jennifer Devoldère Avec : Mélanie Laurent, Justin Bartha, Valérie Benguigui, Billy Boyd, Géraldine Nakache, Arié Elmaleh Sortie le 29 juillet 2009 19110396 Les réussites en termes de comédies romantique française se compte sur les doigts de la main, quant les anglo-saxons en réussissent autant par an. Pour son premier film, Jennifer Devoldère tente sa chance dans ce genre si délaissé, et pour conjurer le sort, elle a imaginé une histoire qui se déroule entre la France et les Etats-Unis justement. Chloé est célibataire mais surtout très solitaire. À son retour d’un voyage à Bruxelles, sa valise a été perdue. Le lendemain, celle qu’on lui apporte n’est pas la sienne. C’est celle de celle Jack, un Américain heureux vainqueur d’un voyage romantique à Paris qui vient juste de se faire plaqué. En découvrant le contenu de la valise de Jack, Chloé va tomber amoureuse, d’un inconnu étranger. Alors bien sûr le scénario est bien tiré par les cheveux, mais il faut dire que c’est souvent le cas dans le genre. Il faut d’ailleurs tirer son chapeau à Devoldère pour nous apporté ce truc scénaristique simplement, en prenant son temps si bien que le procédé passe comme une lettre à la poste. Une fois le concept lancé, on entre en terrain connu, un couple se forme, s’évite, se déforme pour mieux se retrouver à la fin. Le film respecte les codes du genre, les seconds rôles décalés (la voisine en crise, le loueur geek de DVD) apporte la partie la plus comique du film. Pour son premier long-métrage, Devoldère, sans être d’une originalité folle tient son récit et parvient à nous embarquer. Elle est en cela bien aidée par son couple vedette. Mélanie Laurent et Justin Bartha chacun a leur façon donne chair à leurs personnages un peu paumés. Mais le film, s’il est une comédie romantique, n’en est pas moins un assez juste portrait de la solitude et il s’en faudrait de peu que le film bascule dans le drame. Mélanie Laurent incarnant mieux que quiconque en France la fragilité et la fébrilité depuis ‘Je vais bien ne t’en fais pas’. Attention Spoiler mais de toute façon ce genre incite à la Happy end : Heureusement les deux solitaires se trouvent et tout finit bien, mais il s’en est fallu de peu. C’est là que le film trouve sa sincérité et sa démarcation qui en font un film réussi.
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